ES1 : 373 km. Plage Blanche / Icht
Après un accueil chaleureux de Chris Armelin au briefing de la veille, le directeur de course Sébastien Delaunay déroule le parcours de la journée.
Cela devrait tempérer l’enthousiasme de certains qui auraient envie de donner une accélération trop forte dès le départ. Le Carta Rallye est une épreuve d’endurance, il faut donc gérer sa course non pas comme un sprinter, mais comme un marathonien.
Direction Icht, une ville bien connue par son oasis, avec l’un des plus beaux de la province, mais également par l’originalité de ses gravures rupestres préhistoriques de la région de TATA. Si leur emploi du temps le permet, les curieux pourront découvrir une autre civilisation au centre du village souterrain qui avait pour but de protéger les habitants des hautes chaleurs du désert. C’est donc dans un décor de savane africaine entouré de dromadaires et d’acacias que les concurrentes allaient découvrir cet environnement pour le premier bivouac de la course. Le campement se nomme ‘’Auberge Botj Biramane’’.
Dès 9 heures, la première moto s’élançait sur le sable humide de l’Atlantique. Si, en temps normal, la plage Blanche est abandonnée où les coquillages et crustacés déambulent au grès du vent, ce matin, ils étaient trop effrayés pour sortir de leur coquille. Il faut dire que le ronronnement des moteurs raisonnait à des km à la ronde. Certains motards scrutent au loin un passage plus rapide, néanmoins plus dangereux qui pourrait virer au cauchemar. C’est d’ailleurs là que la part invisible se cache entre le défi et le mystère. Par conséquent, tout le monde devait rester vigilant et éviter les excès de vitesse sur la plage qui n’est plus abandonnée ! Les baroudeurs savent que le pilotage est toujours lié à la navigation, et qu’il faut avoir une maîtrise de tous les instants pour concilier ces deux éléments. C’est donc une longue première étape qui attendait les concurrents, avec un parcours difficile pour les pilotes et leurs machines. Coup de tonnerre, après 25 km de plage le # 103 Buggy Tarek de Fromont / Ferri s’arrête sur le côté. Ils devront attendre le passage du dernier concurrent pour faire venir leur assistance. À 17 h 30, seulement quelques motos passaient la porte d’entrée du bivouac, ainsi que l’Optimus MD # 101 de l’équipage Simon Vitse / Max Delphino.
# 101 Max Delphino « Sur cette première on a ouvert en grand. Une magnifique spéciale. Il y avait tout ce qu’on peut trouver sur une course en Rallye-Raid de haut niveau : Du sable, du rapide, du cassant, du sinueux, du trial, des dunettes, du HP, de l’herbe à chameaux… Côté nav, cette étape était très pointue. Je devais rester vigilant en permanence pour ne pas aller à la faute. Si bien qu’au km 180, on a rattrapé le motard qui ouvrait la piste. Je dois dire que j’ai un pilote de qualité avec moi. Avec Simon, j’avais déjà fait le dernier Dakar avec lui. C’est un pilote talentueux, et, en plus, il ne maltraite pas sa machine. Et ça, c’est très respectueux pour nos mécanos. De toute façon, nous sommes ici pour essayer de nouvelles pièces, finaliser certains points pour repartir dans de bonnes conditions pour le Dakar 2026. »
Les heures s’écoulent. Finalement, toute la caravane rentre au bercail. La nuit tombe, le bivouac prend alors des allures de garage ouvert toute la nuit ! Les mécaniciens portent des lampes frontales pour travailler efficacement, tandis que les copilotes mémorisent le parcours de l’ES2. Le chef Germain décharge tous ses ustensiles de cuisine pour préparer le repas du soir avec sa brigade, pendant que quelques pilotes se reposent au bord de la petite piscine en sirotant une menthe à l’eau ! Les membres de l’organisation prennent acte des instructions de Chris Armelin pour la journée de demain. En fait, c’est comme pour l’installation d’un cirque, tout est bien huilé pour être opérationnel et efficace pour les clients. Pendant ce temps, certains se reposent au bord de la petite piscine en sirotant une menthe à l’eau !
Gilles David. Journaliste Carta Rallye 2025.
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