| 17 AVRIL 2025 | STAGE 4


La nuit tous les chats sont gris !

ES3 : Spéciale de nuit. Avant de retrouver leur sac de couchage, en dehors des motards qui avaient le droit d’aller faire dodo, les autos et les SSV devaient terminer la soirée par une dernière spéciale de nuit, longue de 49 km d’adrénalines, dans la pampa. Dans la nuit noire, les lampes LAZER qui étaient équipées sur les autos et les SSV éclairaient la piste aux étoiles ! Dans cette pénombre, il est difficile de savoir où le Mistigri allait se réfugier dans quel véhicule. La sale bête ! Le départ donné à 21 h00. Au menu : HP, oued, piste sablonneuse et piste rapide jusqu’à l’arrivée. Rien de méchant, il fallait juste rester concentré quelques minutes. Le premier à se présenter devant une foule en délire, c’est le # 101 l’Optimus de Vitse / Delfino. Vrooommm, Vrooommm, au coup de clairon, l’Optimus # 101 part comme une balle sur du // hors-piste entre la végétation. En quelques secondes, le Buggy disparaît dans un nuage de poussière. ActionGraphers s’en donne à cœur joie pour immortaliser ces instants magiques pleins d’étoiles filantes. Ça crépite, ça éclaire, ça flash à chaque départ d’un véhicule. Sans surprise, Vitse a encore fait parler la poudre. Juste derrière lui, le tout nouveau SSV # 201 de Hugues Lacam montre les dents, en 2e le # 204 de Pelichet et en 3e le SSV # 202 de Zosso. Tous les trois ont bien l’intention de lui sucer la roue à chaque virage, et à chaque passage de dune. Des morts de faim qui ne lâcheront pas jusqu’à l’arrivée. Finalement, après avoir roulé dans les ténèbres, l’ensemble des concurrents étaient ravis d’avoir passé la ligne d’arrivée sans encombre. Il est minuit, plus rien n’est à l’ordre du jour, les valeureux guerriers de l’apocalypse rentrent au bivouac pour regarder la voûte étoilée et se glisser dans leur sac de couchage douillet. Le marchand de sable est passé, les paupières sont lourdes et s’éteignent lentement sous le crépitement des postes à souder. Bonne nuit, les petits.

ES 4 : M’Hamid / M’Hamid. 211 km.

Le programme de la journée est encore copieux, avec 35 km de bac à sable. Si le parcours ne révèle aucune grande difficulté, la succession de changement de cap s’annonce usante pour les pilotes et leur machine, mais aussi des plus motivantes pour déclarer la guerre sur ce terrain propice pour les meilleurs lames au profil aiguisé ! Il y aura une succession de passage rapide, d’oueds de dévers en courbes. Une fois arrivés au poste de neutralisation et de ravitaillement le long de la RN9, les concurrents repartiront de plus belle pour lâcher les chevaux sur le «Lac tout Ririki Maous Kosto», puis retrouveront une nouvelle piste roulante avec de nombreuses pistes IIII, qui pourraient faire tourner en bourrique les meilleurs «Afficionados» de la discipline, jusqu’à l’arrivée.

Il envoie du bois l’intouchable !

Il ne faut jamais craindre les chevaux qui sont sous le capot, mais du conducteur qui est derrière le volant. Du coup, force est de constater que les intouchables sont Vitse / Delphino avec leur Optimus. Mais attention, aujourd’hui, le vent est beaucoup plus fort. La poussière qui drape le sol risque de brouiller les pistes peu visibles, dès 10h00, ce sera l’ennemi de tous, stagnante entre les épineux, elle brouille les pistes déjà peu visibles. Espérons que la tempête ne se lève pas comme une bâche dans les voiles d’un trois-mâts. Pendant ces trois derniers jours, le SSV # 202 de Stéphane et Caroline Zosso a connu des pannes mécaniques à répétition. Malgré ces difficultés, ils sont parvenus à rester dans le peloton de tête en comprenant que, pour suivre le rythme, il faut passer de l’obscurité à la lumière, en d’autres termes, en étant étincelants! sans se mettre la rate au court-bouillon.

Intouchable ! du moins pour l’instant. Les intouchables se nomment Simon Vitse et Max Delphino. Qui ira les chercher aujourd’hui dans les 35 km de dunes ? Mystère et boules de gomme. Une chose est sûre, les cadors auront la possibilité de se distinguer dans cette étape. Dans la deuxième partie, les SSV # 204 Pélichet / Lecourbe, SSV # 201 Lacam / Delphino, SSV 210 David Casteu / François Bonnet ont dans le viseur l’Optimus de Vitse, qui, lui, a la tête dans le guidon. Un petit coup d’œil dans le rétro, Simon Vitse, change de braquet et mouille le maillot jaune pour les redistancer. Mais, la horde sauvage ne l’entend pas de la même oreille, les poursuivants passent à la vitesse supérieure pour lui mettre la pression, entre autres, David Casteu. Dans l’Erg Chegaga, ça jardine et ça plante dure. Il y a des motos partout dans le bac à sable ‘’ Il est passé par ici, il repassera par-là !’’ Vers 11h30, le gros de la caravane se retrouve dans un labyrinthe où chacun cherche la porte de sortie pour se diriger vers la piscine municipale ‘’Iriki National Parck’’ Quand les mouettes ont pied, il est temps de virer et de godiller. Même si les copilotes tirent des bords comme de vrais marins, pour l’instant, rien n’y fait. Pour nous observateur, le bal devient le manège enchanté !

Après moult et moult tirages de bord, Max Delphino trouve le bon cap pour sortir de ce piège et retrouve des pistes roulantes en direction du lac Tout Rikiki ! Sur le grand plateau, les plus rapides survolent la trace à la vitesse d’un Rafale. Les motos ne sont pas en reste, après cette partie ensablée à souhait, les moteurs avaient besoin de respirer le grand air. «Éloignez-vous de mon char, bande de Marauds», dans un instant, ça va déménager… Pas de chance pour Hugues Lacam et Delphine Delfino, à 20 km de l’arrivée, leur SSV s’enfonce comme dans du beurre dans le sable fin. Il aura fallu un bon bout de temps pour sortir l’engin de ce mauvais pas. Tic, tac, tic, tac…

Simon Viste # 101 Optimus « Lorsqu’on est arrivé au ravitaillement, un touriste espagnol est venu vers moi pour me dire que je roulais trop vite, et qu’il allait se plaindre à la direction. On a essayé de lui faire comprendre qu’on était en course, mais il était toujours aussi coléreux ».

# 204 SSV. Antoine Lecourbe. Copilote de Jérome Pélichet « C’est mon troisième Rallye. Avant j’avais fait le Dakar et Abou Dabi Désert Challenge. Sur le Dakar, je termine 6e des SSV T3 et sur le Abou Dabi, 2e SSV T3. Avec Jérôme tout se passe bien, il est adorable et, en plus il a beaucoup d’expérience. Dans la vie civile, je suis mécano sur Bayonne. En fait, je suis devenu copilote par hasard. J’ai remplacé au pied levé un copilote qui venait d’avoir des problèmes. Finalement, j’aime ça. Quant à la voiture MPP, elle fonctionne à merveille. Demain sera un autre jour ».

# 16 Adrien Costes KTM 450. Team Nomade « Du haut de mes 24 ans et natif de l’Aveyron, quel bonheur d’être ici. Je ne regrette pas d’être venu. Les pistes sont magnifiques et le Road Book est d’une précision redoutable. J’ai déjà participé à trois ‘’Rallye du Maroc’’ et à un Portugal en Enduro et en Extrême. Après le Carta Rallye, j’envisage de faire le prochain Rallye du Maroc et le Dakar. C’est grâce à Antoine Méo que j’ai fait mes premiers pas à moto. J’ai hâte de repartir demain sur ces belles pistes ».

Gilles David. Journaliste Carta Rallye 2025.

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